Petit rappel autour du potager en carrés
La conception d’un jardin organisé en une succession de planches de culture découpées en carré nous vient du Moyen-Âge. Le potager des temps médiévaux était un haut lieu de production, mais l’esthétisme accordé alors à l’endroit en faisait également un parcours de promenade, de détente et de contemplation. Des allées bien dégagées, des bordures très travaillées en buis taillés ou cordeau ou plessis de châtaignier tressés à la perfection ajoutées à des cultures variées et luxuriantes donnaient un ensemble savamment orchestré et élégamment productif.
Des siècles plus tard, dans les années 80, ce concept de potager en carrés a été repris et repensé par un jardinier américain, Mel Bartholomew qui, fort de ses expériences en maraîchage “classique”, décida d’explorer de nouveaux procédés et mit au point une méthode de jardinage en carrés simple à appliquer par tous et partout. Il a popularisé la technique du potager en carrés dans son ouvrage « Square Foot Gardening » publié pour la première fois en 1981. Par ailleurs, ils restent faciles à gérer.
Les grands principes de cette méthode sont extrêmement simples :
- Un potager en carrés est délimité par des bordures.
- Les bordures forment un grand carré de 1,20m de côté afin de pouvoir atteindre le centre sans difficultés.
- Ce grand carré est ensuite divisé en 16 petits carrés de 30 cm de côtés pour la méthode américaine ou en 9 carrés de 40 cm pour la méthode française.
Les carrés ne doivent pas faire moins de 30 cm de côté. L’expérience a démontré que le jardinage en carrés perd de son efficacité quand les carrés sont plus petits.
Quelle profondeur pour un carré potager ? Il faut comptez des bordures d’au moins 20 cm de haut.
Avec quoi remplir un carré potager ?
La mise en œuvre d’un potager est un réel bonheur. En ville comme à la campagne, sur un balcon comme au jardin, le carré potager trouvera sa place partout et permettra à tous, petits et grands, jeunes et moins jeunes, de produire des légumes sains et de qualité tout en savourant le plaisir extrême du jardinage.
Alors que le Parc des Battières a décidé de proposer la création de "jardins potagers", un premier essai a été réalisé en juin 2022 au pied de la tour, le second devrait naitre à proximité du site de compostage de Battières 2.
Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous allons vous dire comment préparer et avec quoi remplir un carré potager pour des cultures réussies et une récolte gourmande et généreuse !
Il suffit dès lors de pouvoir installer une planche de culture généralement de 1.20 m de côté, divisée elle-même en 9 ou 16 carrés, également appelés parcelles. Les dimensions de l’ensemble pourront être plus petites si l’espace à votre disposition est restreint, mais vous vous assurez tout de même que le carré final, la parcelle, ne mesure pas moins de 30 cm de côté.
En plus d’être souvent plus productive, cette méthode a pour but de rendre le maraîchage plus abordable. Lorsque l’espace est modeste, la terre de culture peut être facilement améliorée si nécessaire. L’entretien est réduit à son strict minimum, les besoins en eau sont moindres, et la possibilité de surélever l’installation la rend accessible au plus grand nombre (senior, personne à mobilité réduite, etc.).
Comment préparer un carré de jardin ?
Puisque vous avez la chance de bénéficier d'un espace jardin et qu'il a été décidé d’en consacrer une partie à l’installation d’un potager, en carré ou pas, quelques préparatifs sont à mettre en œuvre.
Réfléchir le projet
Vous aurez déterminé en amont le budget et le temps que vous souhaitez consacrer au projet, les légumes que vous aimeriez cultiver, l’espace nécessaire, le nombre et l’organisation des carrés…
Choisissez un bel emplacement baigné par le soleil avec quelques parcelles à mi-ombre si possible. Ne vous éloignez pas trop du lieu de résidence, restez en tout cas proche des arrivées d’eau et d’électricité (si possible !) voire d’un éventuel abri de jardin ou tout autre local où vous entreposerez votre outillage.
Préparer une installation à ras le sol
Une fois l’endroit déterminé, préparez le terrain.
Dans le cas d’une installation à ras le sol, commencez par désherber les espaces. Puis travaillez le sol à la houePioche à lame assez large dont on se sert pour biner la terre. ou à la {tooltip}bêche{end-texte}Outil de jardinage composé d'un fer large, plat et tranchant, adapté à un manche.{end-tooltip} pour un travail en profondeur ou bien à la grelinetteégalement appelée biobêche, est un outil de jardinage utilisant le principe du levier. Elle a été inventée par André Grelin (1906-1982) et au bioculteurC'est un outil à double manche avec plusieurs dents espacées d'environ 15 cm. pour une intervention modérée en surface.
Selon la nature du sol et les cultures que vous allez faire, il sera certainement nécessaire de nourrir la terre de votre futur jardin, de la fertiliser. Faut-il encore bien connaître votre sol et potentiellement, intervenir sur le pH et la structure de ce dernier.
Le sol est-il acide, neutre ou basique (calcaire) ?
Utilisez un test disponible en jardinerie pour déterminer le pH de votre sol. Vous pourrez ainsi procéder aux réajustements nécessaires (avec un apport de chaux pour un sol trop acide ou de fumier et de compost bien mûr pour un sol trop calcaire par exemple).
La terre est-elle argileuse, limoneuse, sableuse ?
- Votre terre est argileuse : elle est fertile et elle retient bien l’eau ; elle est lourde, difficile à travailler et lente à se réchauffer.
- Votre intervention : travaillez drainage (pour éviter la rétention de l’eau) et légèreté en incorporant du sable et/ou du fumier ou de la tourbeMatière combustible spongieuse et légère, qui résulte de la décomposition de végétaux à l'abri de l'air..
- Votre terre est sableuse : elle est très perméable et pauvre ; elle est légère, facile à travailler et chaude aux premiers rayons.
- Votre intervention : apportez compost et fumier pour l’enrichir et la densifier.
- Votre terre est limoneuse : elle est à la fois équilibrée, fertile et facile à travailler !
Il vous reste à vous mettre au travail pour préparer un sol aussi propice que possible à l’installation de votre potager.
Si vous commencez votre préparation en automne, vous aurez tout le temps de laisser les choses “se faire” ; à cette époque, vous aurez en effet suffisamment de mois devant vous pour vous contenter de pailler densément les espaces choisis de feuilles mortes ou de paille qui provoqueront la mort des “mauvaises herbes” (adieu corvée de désherbage préparatoire !). Vous pourrez préférer la pose de carton ou d’une bâche, mais vous vous priverez alors du processus de décomposition d’une matière organique et de son double effet nourricier et décompactant.
Vous pouvez aussi décider d’attendre le printemps et de lancer toutes les opérations à la fois, désherbage, travail du sol, fertilisation. Il vous faudra donc prévoir une quinzaine de jours de repos de la terre entre la fertilisation et le démarrage des plantations !